Les tribulations d'une cruche en couture
Mon fils cadet se plaignait récemment que sa besace, d'une marque que je ne nommerai pas, s'usait déjà après quelques mois alors qu'elle lui avait coûté 70 euros. Dans un tissu à lignes pourtant assez solide, elle avait en effet des trous aux endroits stratégiques (coins, bords du rabat, etc....)
"Quoi, 70 euros pour ça? Mais on dirait de la toile de transat!" que je lui ai dit. "Moi, je t'en fais un gratos dans le même style, avec de la toile de store banne."
Il n'a dit ni oui, ni non................. Mon fils n'aurait-il pas confiance dans mes capacités de super couturière? :o)))
Tant pis, je me suis lançée quand même avec un patron fait-maison.
La toile de store de terrasse étant très rigide, je l'ai lavée pour l'assouplir et pour pouvoir la coudre. A l'intérieur, un drap en lin de tante Marie pour le doubler. Pour les fermetures éclair, j'ai plongé dans mon stock et pour la sangle, j'ai récupéré une belle ceinture kaki jamais utilisée, donc neuve.
Malheureusement le patron s'est avéré trop grand. Dommage que je m'en sois aperçue quand le sac était fini et ressemblait à la sacoche du facteur.
Comme il me restait du tissu, j'ai recommencé avec un patron plus petit. Allez, il ne faut pas baisser les bras! J'ai quand même dû racheter sangle et fermetures éclair. Zut!
J'ai bâti la doublure avant de la fixer. Bien m'en a pris................
Le sac terminé, je l'ai mis fièrement à mon épaule et là....... catastrophe, je me suis aperçue que la sangle avait été cousue trop bas sur les côtés.
Bilan : le sac faisait la pirouette autour de son axe! Quelle cruche, non mais, quelle cruche! Comme si c'était la première fois que je faisais un sac!
Mais il y allait de mon orgueil de couturière et ce qui était dit, était dit.
Alors? Alors???? Zor....non, personne n'est arrivé pour me sauver. J'ai pesté, râlé, ronchonné, je me suis traitée de tous les noms, mais j'ai tout décousu et tout recommencé.
Et Tadaaam, le voici, le voilà, la merveille des merveilles : la besace à Zaza pour son petit nenfant (j'espère qu'il ne me lira pas, il va croire que je deviens sénile).
Bon, les vraies couturières sont priées de s'éloigner de quelques pas pour le contempler car je crains qu'elles n'aperçoivent quelques défauts, mais dans l'ensemble, je suis fière de moi.
Je lui ai envoyé la photo par mail (il habite à 900km de chez nous). Sa réponse: "Il est très beau ce sac. Faut voir en vrai!" :o((
Verdict définitif.......à Noël.